samedi 30 janvier 2010

THIS IS HIM


4 mois après la mort du King of Pop, Micheal Jackson's This Is It était sorti sur nos écrans mendois pour une semaine seulement. Hommage postume ou opération marketing ?

Avril 2009. Michael Jackson finalise ses prochains concerts londoniens, qui doivent marquer à la fois son grand retour sur scène et ses adieux au public. Kenny Ortega (réalisateur du succés High School Musical et chorégraphe) est là pour filmer les répétitions, des auditions des danseurs au discours d'encouragement final.

Destinées au départ à être projetées durant le concert ou utilisées comme bonus dans un éventuel futur DVD, ces 1h52 d'images inédites trouvent un écho particulier après la mort du Roi de la pop. Les caméras de Kenny Ortega ont en effet capturé les derniers instants de Michael Jackson sur scène, et les quelques extraits diffusés sur les chaines de TV ont attiré la curiosité des spectateurs. Le projet de sortir l'intégralité en salle devient très vite réalité, le tout pour une durée de 15 jours seulement, obligeant donc les spectateurs à réserver leurs places sur Internet. Et ça marche : mercredi dernier, des dizaines de fans passent la nuit devant le Grand Rex pour assister à la première séance française. Et le phénomène est le même partout dans le monde : Londres, New-York, Tokyo... Le succés est au rendez-vous. Le film est même premier au box-office français après une semaine d'exploitation, loin devant le dernier Jean-Pierre Jeunet. Après des ventes de disques spectaculaires, le Roi de la pop s'attaque maintenant au cinéma.

This Is It n'est pas un film. Ce n'est pas non plus un éniéme documentaire sur le phénomène musical. Malgré un montage très réussi, les images d'Ortega souffrent de formats inégaux (certaines semblent même sortir tout droit de Youtube), et d'un inévitable aspect répétitif. Certes, Michael Jackson reste tout simplement impressionant de dynamisme, mais on nous montre également l'homme exigeant, tenant entre ses seules mains la direction des répétitions. This Is It peut sonner comme un hommage destiné à laisser de Jackson une image d'artiste de talent, maitrisant à la perfection sa musique. Pourtant, on lit un peu partout qu'il n'aurait pas autorisé de son vivant l'exploitation du film, et pour cause : au delà de l'éloge post-mortem, on ne peut s'empêcher de voir ici un nouveau filon pour exploiter le phénomène. Depuis sa mort, le chanteur est devenu une véritable machine à vendre, et la courte diffusion du film en salle prouve a elle seule l'aspect commercial de l'opération. Le côté parfois brouillon de la structure de This Is It le démontre également : les séquences de répétitions sont entrecoupées de rapides entretiens avec les danseurs, musiciens et chorégraphes de Jackson, qui ne sont là que pour permettre au spectateur de souffler. Quant à l'image finale (un arrêt sur image sur lequel s'inscrit un « Michael Jackson – L'amour est éternel » qui frise le ridicule), elle clot maladroitement le tout.

Même si le film finit d'installer Jackson dans son incontestable statut de King of Pop, This Is It ressemble d'avantage à une vraie bonne opération marketing qu'à un honnête dernier

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