mercredi 10 mars 2010

UNE BIEN TROP LISSE EDUCATION


Une éducation est un de ces films au sujet intriguant, aux noms d'acteurs qui attirent l'attention, et à la promo assez bien rodée pour vous donner envie d'aller y jeter un coup d'oeil.

Sur le papier, en effet, la cinquième réalisation de Lone Scherfig est plus que prometteuse : l'histoire (signé de l'excellent auteur anglais Nick Hornby) est celle de Jenny, jeune anglaise des années 60 promise à un avenir radieux à Oxford qui, au contact d'un homme beaucoup plus agé qu'elle, va remettre tout son avenir en question. Peinture d'une Angleterre en plein changement, le film restitue en effet à la perfection l'ambiance et l'ambition d'une génération qui s'apprête à découvrir la musique des Beatles. Seulement voilà : au delà d'une bonne histoire, Une éducation oscille entre clichés et invraisemblances. Malgré des personnages réussis et de bons dialogues, certains aspects du scénario sont plus que prévisibles, et bien trop lisses face au potentiel du sujet traité (l'happy-end gâchant même en grande partie le film).

La réalisation, quant à elle, n'a rien de très novateur, excepté peut-être le bref séjour des deux amants à Paris, qui offre à la réalisatrice l'occasion de créer une esthétique plus poussée. Quelques plans paraissent même plutôt ingénieux. Mais ce qui fait le réel intérêt du film est sans nul doute ses deux acteurs principaux. A eux deux, ils portent le film, lui donnant peut-être son plus grand intérêt. Peter Sarsgaard est tout simplement remarquable dans la peau d'un faux intellectuel un peu bandit, confirmant son statut d'acteur incontournable du cinéma anglo-saxon. Carey Mulligan réussi à donner à son personnage de jeune femme en quête d'émancipation un relief, et nous offre une interprétation qui mérite amplement sa nomination à l'Oscar de la meilleure actrice.

Malheureusement, au delà des très bonnes performances des deux acteurs principaux, Une éducation reste un film inégal, étrangement trop romancé (alors que tiré des mémoires de Lynn Barber, journaliste du Sunday Times), peut-être trop prometteur et donc, forcément un peu décevant...

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